Le 24 juillet, Eline Chivot du think tank Center for Data Innovation, lui-même affilié au think tank ITIF (Information Technology and Innovation Foundation) a publié une tribune appelant à la légalisation sur le journal en ligne Contrepoints. L'arrivée de ces think-tank libéraux américains dans le débat, montre s'il fallait le prouver, les intérêts économiques sous-jacents.
Le 12 août, la revue Que Choisir a titré que les tests ADN n'étaient pas sans risques (article payant résumé ici en accès libre sur Allodocteurs)
Le 24 septembre, Généanet a appelé à faire pression sur les députés, montrant au passage une maîtrise des codes actuels du genre : utilisation des réseaux sociaux, name & shame ... Les réactions à cet appel et à son relais pas la RFG montrent clairement deux groupes : un groupe de personnes qui affirme un intérêt généalogique à ces tests et un groupe qui lui montre leur dangerosité. Relevons quand même deux points
- certains revendiquent de pouvoir faire ces tests puisque ces données par nature leur appartiennent. Cet argument, autocentré, est faux, car comme l'a bien dit la CNIL (cf épisode 15) ces données ne sont pas personnelles mais pluripersonnelles, elles engagent l'individu, mais aussi sa fratrie, ses parents, ses enfants et à des degrés divers toute sa famille proche (au moins jusqu'au 6e degré comme montré dans l'épisode 11 de cette série)
- le fait que de nombreux journalistes aient pratiqué ce test pour pouvoir en rendre compte a eu pour certains un effet incitatif. Si l'on comprend le devoir d'informer, et l'implication personnelle de ces journalistes, on peut néanmoins s'étonner du fait qu'ils essayent une pratique illégale. Que penserait-on s'ils essayaient divers psychotropes ou s'ils expérimentaient la conduite en état d'ivresse dans le but d'informer au motif que des milliers de français l'ont déjà fait. Il y a une limite déontologique qui me semble dépassée sans que personne ne s'en émeuve.
Le 29 septembre le journal La Nouvelle République titre "les lois de bioéthique font fulminer les généalogistes". Le journaliste interview un ancien président de la FFG qui admet avoir eu recours à ces tests. Un extrait de l'article a retenu mon attention "J’ai découvert que j’ai de très lointains ancêtres en Écosse, dans les Balkans, dans la péninsule ibérique, en Finlande ! C’est fascinant. Des ancêtres dont{il} ne saura jamais rien de plus. Mais peu importe : la recherche des origines n’a pas de limite.". A quoi servent donc ces tests à part à se targuer d'une origine dont la validité scientifique est douteuse (cf épisode 8)
Sous forme abrégée les liens vers les numéros précédents épisode 1, épisode 2, épisode 3, épisode 4, épisode 5, épisode 6, épisode 7, épisode 8, épisode 9, épisode 10, épisode 11, épisode 12, épisode 13, épisode 14, épisode 15, épisode 16, épisode 17, épisode 18, épisode 19
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