En science et en technologie, les professionnels qui ne parlent pas anglais sont déjà invisibilisées par leur non publication dans les revues à comité de lecture, ce même effet est en train de devenir une réalité dans le monde du web. ChatGPT comme les autres intelligences artificielles se nourrissent de ce qu'elles trouvent en ligne. Or la majorité des ressources sont actuellement en anglais. Les performances des intelligences artificielles pour résumer un texte complexe sont bien moins bonnes dans les autres langues que l'anglais.
Les intelligences artificielles (IA) ne progressent que peu dans la traduction et leurs connaissances des autres langues que l'anglais sont limitées par le nombre de ressources. Elles se débrouillent pas trop mal pour traduire des langues diverses vers l'anglais mais ont de grosses difficultés à faire l'inverse. Les IA n'arrivent également pas à interpréter les mélanges de langues, ce que de nombreux locuteurs ont fait ou font encore. On trouve en généalogie des actes mêlant allemand et latin, n'espérez pas d'aide de l'IA.
Un autre effet pervers est que l'IA présente les mêmes biais culturels que les textes qu'elle ingère. Lorsque la majorité des textes sont écris par des anglophones, leur culture diffuse même dans les textes que l'IA écrit dans d'autres langues. On peut même dire que le biais est américano-centré dans bien des cas, la majorité des rédacteurs en anglais étant étasuniens. Le résultat de cette distorsion est que cela crée une pression supplémentaire pour apprendre l'anglais et même pour ceux qui ne l'apprennent pas, ils subiront l'influence de cette culture. La colonisation techno-culturelle est en marche.
Inspiré par l'article de Wired
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