Cette pratique étrange nous était signalée en 2021 sur le blog Genethique, un site d'actualité bioéthique. On y apprenait que Microsoft avait déposé en janvier 2021 le brevet d’un « chatbot » qui permet de communiquer avec nos proches décédés. Pour mémoire d'après Wikipedia un chatbot aussi nommé dialogueur ou agent conversationnel, est un agent logiciel qui dialogue avec un utilisateur et donne l'illusion qu'un programme pense par un dialogue sensé. Il existe d'ailleurs un concours de Chatbots, nommé prix Loebner qui est une compétition annuelle couronnant les dialogueurs satisfaisant le mieux les critères du test de Turing (avec lesquels il est le plus difficile de déterminer s'il s'agit d'un robot ou d'un humain). La réflexion éthique sur ces sujets reste malheureusement en panne.

D'autre part, Creapills nous montre une publicité thaïlandaise où une IA a ingéré 2000 photographies d'une femme décédée, et génère un deepfake permettant à sa fille munie de lunettes de réalité virtuelle de partager un dernier repas avec elle. On perçoit certes l'émotion mais l'aspect éthique est négligé et on peut se demander si cela pourrait avoir des effets négatifs sur le processus de deuil de chaque personne exposée. En Corée du Sud un évènement similaire avait été organisé par une chaine de télévision, permettant à une maman de revoir sa fille disparue, en jumeau numérique (digital twin). Creapills qualifiait cet tentative de "scénario digne de Black Mirror". Pour mémoire cette série britannique base ses épisodes sur la mise en œuvre d'une technologie dystopique en interrogeant les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine des utilisateurs.

La question de l'intégration des défunts dans le metavers est surement à l'ordre du jour des transhumanistes de tout poil. Inquiétons-nous en !