Néanmoins la lecture d'un magazine économique au hasard d'un aéroport m'a fait découvrir les réflexions d'un groupe d'économistes sur l'économie de l'immatériel commentées par le journaliste Michel Derenbourg. Le rapport assez dense peut être lu sur le site du ministère des finances. En son beau milieu (page 110) on découvre l'idée d'amortir les frais de publication des sites du ministère de la culture (bibliothèque, archives, musées ...) par de la publicité... L'article de M. Derenbourg va plus loin et pose clairement la question "pourquoi ne pas les commercialiser" !

Ce même article annonce quelques autres points qui pourraient prêter à rire s'il ne nous annonçaient déjà que les réflexions des experts sont tous azimuts : par ex. "faut-il instituer des péages sur les chemins de randonnées", on voit qu'après la ré-apparition des péages (disparus à la révolution) pour financer les autoroutes (1964), on veut taxer les chemins et pourquoi pas les autoroutes de l'information... Verra-t-on réapparaître la leude dont, au demeurant, les archives peuvent être intéressantes pour le généalogiste ?

Autre exemple toujours tiré de l'article des Echos "pourquoi les licences de taxis ou les études notariales ne rapportent-elles rien à l'état ? Faudra-t-il ressusciter les charges de l'ancien régime ?" à mettre en regard de quelques lignes plus haut le passage sur les droits d'occupation du domaine public "actuellement, les autorisations d'empiètement.... transforment leurs détenteurs en quasi-propriétaires des lieux. [l'auteur du rapport] imagine une nuit du 4 août pour remettre à plat ces privilèges et définir une politique de valorisation". On peut être assez surpris par ces propos qui mélangent l'abolition des privilèges et la création de charges ! Le vicomte de Noailles pourrait s'en retourner dans sa tombe...

Espérons que toutes ces réflexions en resteront en l'état et ne déboucheront pas sur une commercialisation à outrance. Néanmoins on peut être pessimiste quand on voit que les britanniques sont déjà en avance sur nous : le logo de la Royal Air Force ou des chaussures mises au point pour l'infanterie britannique ont été déposés et rapportent des droits.