adn.JPG, nov. 2021 Tout d'abord la juriste Elizabeth E. Joh de l'UC Davis School of Law appelle dans la revue Nature les états américains a prendre des lois contre le recueil sans consentement de l'ADN, c'est espérons le un signe de prise de conscience de l'absence d'encadrement aux USA.

La Chine a ouvertement annoncé ses ambitions d'être le leader mondial dans les sciences et technologies de l'ADN. Les chinois auraient déjà récupéré 80% des biodatas des adultes américains comme le rappelle le magazine de cybersécurité InfoSecurity

Les banques traditionnelles tentent d'obtenir nos données biométriques (et dans le cas présent ADN) comme le montre cette publicité HSBC (cliquez pour agrandir) et je vous conseille de ne pas accepter. Je vous laisse imaginer ce que quelqu'un de mal intentionné, ayant récupéré l'un de vos cheveux pourrait faire à votre compte bancaire.

Le modèle économique de 23andMe est confirmé : le traitement développé contre des maladies auto-immunes et inflammatoires (Lupus, maladie de Crohn) a été cédé à la société pharmaceutique espagnole Almirall SA en janvier 2020. C'est à lire sur Educavox. Dans une émission télévisée sur CBS Lisa Ikemoto professeur de bioéthique elle aussi de l'UC Davis School of Law complète l'information en déclarant que les personnes qui ont fourni leur matériel génétique devront payer fort cher le traitement et déclare que les personnes sont exploitées (comme des minerais dans les mines) pour leurs matériaux génétiques.

Le Monde Diplomatique nous apprend sous la plume de Frédéric Kaplan et Isabella di Lenardo que les données ADN, les données généalogiques, comme de nombreuses collections photographiques, passent du statut de patrimoine historique à celui de capital économique possédé par quelques entreprises. Et d'indiquer que les clients de 23andMe ont appris que l'entreprise avait vendu leurs données à plus de 10 laboratoires pharmaceutiques différents. De même les stocks d'un certain nombre de fonds photographiques, constitués à l'origine par des historiens de l'art ou des instituts de recherche, ont depuis longtemps été intégrés dans des bases de données d'images commerciales, qui se sont peu à peu étoffées et sont désormais détenues par quelques acteurs. Un bon exemple sont les archives photographiques d'Otto Bettmann, (ancien conservateur de la Bibliothèque d'art de Berlin) avec 25 000 négatifs qu'il avait lui-même pris. De 1995 à 2015, les Archives Bettmann appartenaient à la société Corbis de Bill Gates, qui souhaitait constituer un capital iconographique de 100 millions d'images. En 2016, Corbis a été vendu à Unity Glory, une société du Chinese Visual China Group, qui à son tour a transféré la commercialisation et la licence de ses images hors de Chine à Getty Images...

On a appris à l'occasion de la vente de Filae à MyHeritage que Filae avait ouvert une filiale de droit estonien intégralement détenue, baptisée Origenes Europe, afin de commercialiser des tests et des analyses génétiques. Filae explique s'appuyer sur le projet Estonian Biobank, supporté par l’Institute of Genomics de l’Université de Tartu, qui fait référence en matière de génotypage grand public. C'est à lire sur la Revue Française de Généalogie

Enfin Le Monde nous apprend que dans l'affaire du « prédateur des bois », la police française a fait appel au FBI pour faire parler les spermatozoïdes retrouvés sur les cinq victimes. Le 24 octobre 2022, le FBI rendait son rapport dans lequel il parvenait à identifier des personnes pouvant être en parentèle avec l’auteur des faits. Cette affaire montre que la police française contourne la loi française sur l'interdiction des tests récréatifs pour utiliser les bases de données américaines dans lesquelles les français déposent illégalement leurs données génétiques à des fins autres que celles de technopolice. #RGPD_fail