Cette réflexion est non seulement soutenue par une analyse mais également le lobby de certaines entreprises comme Google qui réclament l’établissement d'un "fair use" en Europe. Le "fair use" est un usage raisonnable d'un produit sous-droits, par exemple en en autorisant la re-publication d'extraits dans des conditions beaucoup plus large que le simple droit de citation. Le "fair use" américain vous donne par exemple le droit de communiquer quelques lignes extraites d'un livre récent que vous avez acheté à un correspondant. Si ça concerne son ancêtre il en est grandement dépanné sans avoir a acheter tout le livre (qui ne lui est peut être d'aucun autre intérêt)
Le journal allemand der Spiegel a quant à lui publié la thèse de 'historien de l'économie Eckhard Höffner, qui assure que c'est grâce à l'absence d'un droit d'auteur très strict que l'Allemagne a pu prospérer économiquement dans la deuxième moitié du 19ème siècle, au contraire de la Grande-Bretagne. Il explique que 14 000 publications sont apparues en 1836, avec de nombreux plagiats et copies imprimés par des éditeurs qui n'avaient pas peur de procès, ce qui a permis de largement diffuser les connaissances scientifiques et techniques dans tout le pays. Alors qu'en Grande-Bretagne, le progrès aurait été freiné par un droit d'auteur étouffant qui a limité la production à seulement 1 000 nouvelles œuvres annuelles, imprimées en petites quantités vendues très chères. "
Ce phénomène est repris par d'autres théoriciens sous le nom de l'effet " épaule de géant ", ainsi nommé en référence à Isaac Newton (" Si j'ai vu plus loin que d'autres hommes, c'est que j'étais juché sur des épaules de géants "). Dans le domaine des idées, les innovations proviennent le plus souvent de l'exploitation de ressources intellectuelles antérieures. Plus on rend difficile l'accès aux ressources existantes (par le prix et la propriété), plus on tarit la créativité ; plus on ouvre cet accès (par la gratuité), plus on nourrit l'innovation.
Une fois de plus cela nous ramène sur la notion de gratuité qui nous est chère. En conclusion, je vous invite donc à lire les 6 modèles de gratuité sur Le Journal du Net pour mieux comprendre où se situe FranceGenWeb.
3 réactions
1 De yannig - 18/05/2011, 19:04
Bonsoir,
Qui a dit que la liberté était l'ennemi du progrès?
Le problème des lois est qu'elles veulent réglementer tout à partir d'un détail. La loi devrait simplement un cadre général et définir ce qui est un abus avec des exemples à la clef. En effet citer une page d'on opuscule de dix pages n'a absolument pas la même valeur que la même page vis à vis d'un pavé de cinq cents pages.
Ce qui manque aussi comme réflexion est pourquoi écrivons-nous? pourquoi faisons-nous de la musique? pourquoi faisons-nous des oeuvres d'art?
Si c'est simplement pour l'argent alors nous sommes bien pauvres. Par contre si c'est pour partager notre ressenti et/ou notre<savoir alors nous sommes riches, alors nous devrions être heureux d'être copiés ET cités.
Certes je dis bien ET CITES car si ce second point n'est fait alors OUI il y a VOL et là oui il faut être intraitables.
Amitiés
2 De louissorig - 29/05/2011, 12:02
Le droit d'auteur a pourtant un avantage non négligeable qui est d'éviter la prolifération de plagiats tels qu'on peut les voir dans les copies actuelles des élèves. Le "copier-coller" depuis internet n'est certainement pas une preuve de créativité, et rejoint plus une notion d'"élevage" que le but d'"éducation" poursuivi. Ce genre de formation ne risque pas d'aboutir à une extension des connaissances, mais bien plutôt à ce que l'on constate déjà : du récitage de recettes apprises par coeur.
3 De Guillaume - 23/06/2023, 13:25
Le Japon vient de trancher, le copyright ne peut pas s'appliquer aux oeuvres composées par intelligence artificielle, c'est à lire en anglais sur Technomancers