Plusieurs organismes ont fait front commun contre ce texte dans une alliance assez peu commune de la carpe et du lapin. On retrouve parmi les opposants par exemple les GAFAM, Wikipedia, La quadrature du Net et la CJC (Confédération des Jeunes Chercheurs). De l'autre côté on retrouve des organismes comme la SACD, la SACEM, le CISAC (Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs) et les éditeurs de presse.

Comme le souligne très bien dans son communiqué de presse le CJC

  • l'article 3 restreindrait les possibilités de fouille de données et de textes (text and data mining) aux organismes de recherche ce qui exclurait toute collaboration scientifique citoyenne, des chercheur-es hors milieu académique ainsi que des TPE/PME

De son côté Wikipédia souligne que

  • l'article 11 instaure un nouveau droit voisin de la presse où hébergeur devra demander la permission aux éditeurs de presse pour citer un article de presse.

Enfin La Quadrature du Net nous dit que

  • l'article 13 crée de nouvelles règles pour les gros hébergeurs - qui diffusent un « grand nombre d'œuvres ». Ceux-ci devraient passer des accords avec les ayants droit des œuvres qu'ils diffusent, afin de définir les modes de répartition des revenus (publicitaires ou d'abonnement) avec ceux-ci ou de prendre des mesures pour empêcher la diffusion de contenus signalés par ces derniers.

Autrement dit pour nous, l'article 3 peut empêcher d'indexer une ressource en ligne, l'article 11 peut empêcher de faire un article vers des liens de presse (comme le fut l'article précédent) ou de sourcer une information via un lien sans une autorisation explicite de l'auteur et l'article 13 oblige à mettre en place des systèmes de filtrage (par exemple sur les demandes d'identification de photos.

Du côté de la presse, les opinions aussi divergent. Numérama nous traduit les propos du journaliste Glynn Moody, sur Ars Technica. Fin connaisseur des sujets liés au droit d’auteur, il disait que la proposition de directive est une « implémentation de la liste de vœux des vieilles industries du droit d’auteur, avec peu de réponses aux besoins des utilisateurs en ligne ». Pendant ce temps Marianne nous montre comment le lobbying des GAFAM a fait son ouvrage.

Nous sommes encore une fois consternés par les tentatives de renforcer le "droit d'auteur", comme nous l'avons déjà plusieurs fois démontré ici dans les épisodes précédents, c'est un ensemble de restrictions de libertés qui ne nourrissent que très mal les auteurs mais plutôt leurs intermédiaires.

Le texte reviendra au Parlement en septembre, où les députés pourront cette fois amender chaque article. Une fois adopté, il devra faire l’objet d’une négociation finale avec les Etats membres, qui ont arrêté leur version du texte au printemps dernier.