La généalogie est au départ un loisir assez solitaire. Penché sur des grimoires dans une salle d'archives et dans un silence quasi-religieux, le généalogiste s'apparente quand même plus au moine copiste qu'au camelot. Cependant la solitude dans son loisir ne veut pas forcément dire égoïsme. En effet, on a vu dès le 19e siècle quelques passionnés recopier l'intégralité de registres rares ou endommagés. Nous pouvons les en remercier car bien souvent les originaux n'ont pas survécu aux guerres du 20è siècle.

Ce phénomène de recopie à usage général a connu un nouvel essor avec la création des relevés systématiques. Si le généalogiste à l'origine de la saisie y trouve également son compte en poursuivant sa quête d'ancêtres, il permet à d'autres personnes moins érudites (en paléographie ou en histoire locale) d'accéder aux mêmes informations que lui. On ne peut plus dire qu'il agit égoïstement. Lorsqu'en plus le généalogiste dépouille dans une région où il n'a pas d'ancêtres, on est vraiment dans l'altruisme. De même ceux qui patiemment collaborent à des bases comme MemorialGenWeb pour la seule satisfaction d'avoir participé au devoir de mémoire.

Après avoir collectionné "ses ancêtres", avoir visité "ses villages" et "ses lointains cousins" le généalogiste amateur va publier ses travaux (sur papier ou sur le web). Là également il ne s'agit pas d'une démarche égoïste.

Mais en ouvrant les portes de "ses trésors" patiemment accumulés au cours du temps, le généalogiste amateur permet à son successeur d'engranger en quelques minutes des années d'effort. D'où l'impression d'être copié, pillé ... pire encore lorsque le copieur se montre en plus indélicat. On lira les coups de gueule d'Odile H. (qui les appelle des 'copilleurs') pour se rendre compte à quel point ce sentiment est fort chez certains.

En ouvrant la généalogie à tous, les généalogistes des années 80-90 ont transformé ce qui était un petit loisir pour "moines copistes" en un produit de masse. Il n'est plus temps de nous lamenter sur cet état de fait, il nous faut vivre avec. La façon que nous avons choisi chez FranceGenWeb pour éviter la mort de la généalogie d'amateurs est de diffuser nos informations gratuitement. Nous incitons également régulièrement nos lecteurs à retourner aux sources afin vérifier leurs infos, ce qui les fera se comporter comme de "vrais" généalogistes et non comme des collectionneurs d'information qui cherchent qui a récupérer le plus vite le plus d'ancêtres.