Observations Météorologiques pour la suite de l'année 1789 et le commencement de l'année 1790
Tandis que la France entière se tourmente et s'agite dans les cris et les convulsions de l'anarchie et de l'insubordination où elle est plongée. Tandis que les bons citoyens tremblent et frissonnent d'effroi dans l'attente et l'incertitude de son sort futur. Tandis qu'elle attend avec impatience quel sera le résultat de l'issue des vastes projets et des hardies entreprise de l'Assemblée nouvelle. La divine providence daigne encore jeter un regard favorable sur ce malheureux royaume et nous annonce qu'elle ne cesse de veiller à sa conservation malgré les crimes affreux dont ses enfants se sont et continuent de se souiller ; malgré toutes les divisions et les secousse violentes qui semblent annoncer sa prochaine destruction. Une fin d'automne et un commencement d'hivers des plus modéré et des plus favorable pour la germination et la levée des blés nous pronostique d'avance une abondante et généreuse récolte. Les petites pluies douces et les fréquents brouillards de la première quinzaine de janvier ont achevé de faire lever les derniers blés semés et leur ont donné un accroissement et un degré de force suffisant pour résister aux suites futures de l'hivers quelles qu'elles puissent être. Une gelée médiocre et modérée qui se déclare depuis le 15 de ce mois (janvier 1790) en arrête à temps le progrès trop prématuré. Heureux le peuple français si la cupidité des spéculateurs et les Monopoleurs par des manœuvres sourdes ne réussi pas à faire monter à un prix excessif les subsistances . Mais depuis plusieurs semaines le prix du blé et des autres grains recommence à monter sensiblement, à faire craindre pour le reste de l'année. Le reste de cet hivers s'est passé sans gelée remarquable, le printemps assez modéré, l'été de même, les récoltes passablement bonnes en toutes espèces de grains et de fruits excepté le vin qui a manqué absolument partout. Du reste aucune secousse violente, aucun météore désastreux dans tout le reste de l'année. Les subsistances se sont soutenues à un prix raisonnable, sauf le vin qui est à un prix excessif, sans doutes par une attention bienfaisante de la providence qui a par cette privation arrêté et empêchée une partie des excès et des atrocités auxquelles se sont portées les têtes déjà exaltées par un patriotisme mal entendu. Car si à cette effervescence de l'esprit de parti se fut jointe la frénésie bachique.....
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