Régiment
Un régiment est une unité militaire dont l'effectif moyen varie habituellement entre 1 000 et 3 500 soldats, commandés par un officier supérieur du grade de colonel ou de lieutenant-colonel. L'appellation de régiment est surtout utilisée dans les forces terrestres mais parfois également dans certaines forces aériennes ou navales. La majorité des régiments appartiennent à une seule arme : régiments d'infanterie, du génie, de chars (ou régiments blindés), du train, etc. même s'il existe également des régiments interarmes. Subdivisé en unités élémentaires appelées, suivant l'arme, compagnies, escadrons ou batteries, le régiment peut, suivant le pays ou l'époque, comporter également une subdivision intermédiaire appelée bataillon, escadron ou groupe d'escadrons1, groupe d'artillerie, etc.
Sommaire
[masquer]Ancien Régime
De 1610 à 1675, les régiments portèrent le nom de leurs colonels respectifs. La fonction de colonel et celles des capitaines commandant les compagnies étaient des charges vendues ou cédées par le roi à la noblesse. Ces régiments, jusqu'en 1762, comprennent quatre bataillons de chacun dix-sept compagnies, et généralement une prévôté. Durant l'Ancien Régime, il était courant qu'après un conflit, les régiments soient licenciés à l'exception de la première compagnie. On disait alors que le régiment était réduit à la compagnie de mestre de camp. À la suite du désastre de la Guerre de Sept Ans, le duc de Choiseul nouveau ministre de la guerre, réduit leur nombre, et en supprimant la vénalité de la charge de capitaine, réduit le nombre de compagnies à neuf par bataillon. En 1776, une nouvelle réforme dédouble les régiments existants qui ont maintenant deux bataillons.
Un ordre de préséance existait entre les différents régiments de cette période, basé sur leur ancienneté ; on distingue :
Les régiments du roi :
- La maison militaire du Roi supprimée en 1791
- Les Gardes suisses supprimés en 1792. 4 régiments sont recréés sous Napoléon en 1805-1806. Sous la Restauration, deux des huit régiments d'infanterie inclus dans la Garde royale de 1815 à 1830 sont formés de Suisses et peuvent être considérés comme les successeurs des anciens Gardes suisses
Les « vieux corps » :
Les drapeaux des « vieux corps« comportaient une croix blanche indiquant qu'ils se battaient pour le roi de France. Les quatre carrés des côtés étaient de couleurs uniformes. Après la mort d'Henri IV en 1610, ces régiments furent entretenus par le roi de France de façon permanente.
- Les Gardes françaises dissoutes le 1er septembre 1789, drapeau de couleur bleue avec le blason des rois de France,
- Le Régiment de Picardie qui prend le nom en 1780 de Régiment Colonel-Général, qui devient le 1er RI en 1791, drapeau de couleur rouge,
- Régiment du Piémont, qui devient le 3e RI en 1791, drapeau de couleur noire,
- Régiment de Navarre, qui devient le 5e RI en 1791, drapeau de couleur marron (feuille morte),
- Régiment de Champagne, qui devient le 7e RI en 1791, drapeau de couleur verte,
- Régiment de Normandie, qui devient le 9e RI en 1791, drapeau de couleur jaune.
Les « petits vieux » :
Ces régiments « petits vieux » n'ont pas reçu des drapeaux unicolores comme les « vieux corps », leurs drapeaux étaient composés de deux couleurs, l'une étant le violet pris en raison du deuil suscité par la mort d'Henri IV en 1610.
- Régiment de Bourbonnais, qui devient le 13e RI en 1791, drapeau violet et bleu,
- Régiment de Béarn, qui devient le 15e RI en 1791, drapeau violet et jaune,
- Régiment d'Auvergne, qui devient le 17e RI en 1791, drapeau violet et noir,
- Régiment de Flandre, qui devient le 19e RI en 1791, drapeau violet et orange,
- Régiment de Guyenne, qui devient le 21e RI en 1791, drapeau violet et rouge.
Les autres :
- les régiments royaux, (ceux du Roi, Régiment de la Reine, de la Couronne, Royal-Roussillon, Royal-Vaisseaux, etc.)
- les régiments des princes (ceux qui avaient pour colonels des princes du sang, tels que les régiments d'Orléans, de Bourbon, de Condé, de Conti, etc.)
- les régiments de gentilshommes (ceux qui portaient le nom de leur colonel. Suite à la réforme de 1762, ils prennent des noms de provinces)
- les régiments de province. (ceux qui portent le nom d'une province française. Cette province n'indique pas l'origine géographique des soldats ni le lieu de garnison)
Révolution
Une ordonnance du 1er janvier 1791 constitua l'infanterie en 101 régiments, dont 78 français, 12 allemands et irlandais, et 11 régiments suisses
Après la déclaration de la république et l'éclatement de la guerre en 1792, le grand nombre d'ennemis convergeant vers les frontières françaises incite le gouvernement à adopter des mesures radicales. Le 23 août 1793 la Convention nationale appelle à une levée en masse massive pour la première fois dans l'histoire contemporaine. Alors qu'en février 1793, la France n’avait que 200 000 hommes sous les drapeaux, celle-ci gonflera énormément les effectifs ; en juillet, on en compte 500 000 ; en septembre, 732 000 ; et 804 000 soldats en décembre 1793, chiffre considérable pour l'époque, qui seront répartis en un maximum de 15 armées (marine incluse)
À l'été 1794, la conscription permet d'avoir environ 500 000 hommes disponibles pour le service. Un autre aspect clé du succès français réside dans les changements opérés dans la classe des officiers. En effet, traditionnellement les armées européennes laissaient les positions principales de commandement à l'aristocratie et malgré les efforts de Richelieu et de Colbert pour ouvrir les postes d'officiers aux roturiers, cela était resté de peu de portée. La révolution permet l'accession au commandement de nombreux roturiers.
Premier empire
L'armée impériale de Napoléon Ier de 1804 à 1814 et pendant l'épisode des Cent-Jours en 1815 est appelée "La Grande Armée". Sa composition est toutefois assez hétérogène avec notamment l'intégration de très larges contingents étrangers et le recours de plus en plus régulier à la conscription pour compenser les pertes. En 1813-1814, on assiste au gonflement considérable des effectifs de la Garde impériale par l'incorporation des Marie-Louise, la création de nouveaux régiments (notamment 19 régiments de voltigeurs et 19 régiments de tirailleurs) et par l'essor pris par la Jeune Garde.
Première guerre mondiale
Cet articlesur notre base de recoupements 1914-1918 montre les nombreux changements d'organisation de l'armée française pendant le conflit