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F75 - Paris - 20 et 21 septembre 2008
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(21/09/08)

Les Archives de Paris organisent dans le cadre des journées du patrimoine une exposition intitulée : "La mort sŽarchive aussi. Au-delà du deuil : gérer la mort à Paris aux XIXe-XXe siècles". Visites guidées gratuites, sans réservation, samedi 20 et dimanche 21 septembre 2008, à*10h *11h *12h30 *15h *16h

Si la mort est un sujet frappé de tabou dans notre société contemporaine, elle nŽen reste pas moins omniprésente dans la vie. A regarder de près les archives publiques ou privées conservées aux Archives de Paris : décès, convoiements de morts, successions, gestion des cimetières, on les voit se nicher partout et donner lieu à des séries dŽarchives impressionnantes parce que récurrentes, lesquelles renvoient à lŽinéluctabilité de notre destin de mortels.

En cette année dŽinauguration du 104 Aubervilliers, ancien siège du service municipal des Pompes funèbres (de 1874 à 1996), métamorphosé en 2008 en un lieu de création artistique, les Archives de Paris proposent à lŽoccasion des Journées du Patrimoine 2008 un parcours insolite à travers des documents variés remontant aux deux derniers siècles. Ils évoquent la destinée ultime des hommes du passé, qui ont passé le cap, et la prise en charge officielle de cette fin de vie avec toutes ses conséquences.

La première partie présentera, autour de lŽacte de décès qui officialise lŽarrêt de la vie, des actes ante mortem et post mortem, ces derniers plus nombreux que les premiers du fait des nombreuses formalités administratives. Interviennent des institutions diverses : la mairie qui enregistre le décès, procède au convoiement du mort et à lŽinhumation, élabore des statistiques démographiques et sanitaires, et le cas échéant quand il y a transmission de biens, le notaire et le service fiscal de lŽEnregistrement. Sont consignés alors dans les archives tenues sous forme de listes et fichiers les noms de personnages célèbres ou inconnus. Quand le crime est avéré ou soupçonné, la préfecture de police, le parquet, les tribunaux ont un rôle à jouer.

Certaines morts violentes, relatées dans la presse, peuvent avoir la vedette : assassinats, catastrophes naturelles ou sanitaires… Avec les deux conflits mondiaux du XXe siècle, les administrations ont dû gérer la mort en masse, instituant sur la place publique des hommages aux « morts pour la France », « morts en déportation », mentions déclinées en marge de lŽétat civil.

La mort sŽinscrit également dans la cité, par lŽérection plus ou moins visible dŽespaces consacrés, dévolus au recueillement, cimetières parisiens au premier chef, et plus discrets car dévalorisés, service des pompes funèbres et morgue, où des agents spécialisés dans les techniques funéraires accompagnent au quotidien les décédés dans leur grand voyage et les familles dans leur deuil. Parfois, certains morts illustres sŽ « échappent » de ces lieux réservés, commémorés quŽils sont sur la place publique (statues, noms de rue, plaques).

Cette exposition invite donc les citoyens à découvrir la façon dont les pouvoirs publics parisiens ont géré la mort individuelle et collective ; gestion éminemment tributaire du regard que la société entière porte sur lŽinterruption de la vie, avec des évolutions tangibles depuis 1804, date de lŽouverture du Père-Lachaise. Au fil des pages et des siècles, on constate une baisse constante de la mortalité naturelle et les débats portent sur lŽhygiène et les modes funéraires, sur les relations entre le collectif et lŽindividuel, sur lŽémergence de la tombe comme lieu de commémoration à la date anniversaire du décès.

Enfin, les gardiens du patrimoine écrit que sont les archivistes ont un rapport particulier avec la mort ; au contact quotidien avec le passé, ils peuvent parfois avoir lŽillusion de court-circuiter la mort en rendant accessible la pensée de défunts ou les informations qui les concernent, permettant aux chercheurs de reconstituer des « tranches de vie » et aux généalogistes de mieux connaître leurs ancêtres.