Comme dit dans l'article précédent, 23andMe à l'aide du SPAC "VG Acquisition Corp" est entré en bourse. La suite est racontée en anglais sur le site économique Bloomberg Businessweek, simplifié et traduit en français sur Korii. On y apprend que 23andMe veut désormais devenir une firme pharmaceutique, et qu'elle veut disrupter cet environnement économique en se servant des données récoltées. On admirera la représentation qui en est fait dans l'article de Bloomberg où la femme d'affaire fait du punching ball sur "Big Pharma" (sic) avec votre ADN.

Valorisée, à son entrée en bourse 3,5 milliards de $, l'entreprise est estimée aux alentours des 5 milliards actuellement avec 56 millions de revenus pour le dernier trimestre (mais avec officiellement peu de bénéfices). GSK a d'ailleurs pris une part d'investissement de 300 millions. Ancienne épouse de Sergey Brin, l'un des fondateurs de Google, Anne Wojcicki semble, d'après Bloomberg, lui avoir emprunté sa stratégie : récupérer un maximum de données, en tirer n'importe quelle information et trouver une ligne de business adjacente permettant d'en titrer un plus gros profit,

Son discours auto-promotionnel, décrit son entreprise comme disruptive car capable "de réduire le hasard et le gaspillage qui imprègnent la science de la fabrication de médicaments." Les chercheurs en pharmacologie apprécieront... Les défenseurs de la vie privée alertaient depuis longtemps sur les trous juridiques dans les conditions générales d'utilisation des tests ADN à visée généalogique et n'avaient qu'une case à cocher autorisant toutes les utilisations de leurs données... Ils pourraient désormais avoir à acheter le médicament qu'ils ont contribué à développer. Entre avril 2020 et mars 2021, l'entreprise en développait 19.

On apprend également au travers de cet article que seules deux bases ADN plus grandes que celle de 23andMe (11 millions de tests) existent, celle d'Ancestry et celle du gouvernement chinois. 23andMe vient également fin octobre de racheter l'entreprise Lemonaid Health qui propose aux patients américains un accès direct en ligne pour un certain nombre de pathologies courantes, de la consultation au traitement. Elle propose également la livraison gratuite et rapide de médicaments sur ordonnance. 23andMe veut entrainer les docteurs de Lemonaid à faire usage des informations génétiques que possède l'entreprise (voire demain à suggérer aux patients de faire un test) pour déterminer quels sont les médicaments les plus à même de fonctionner. En effet aux USA aucune loi n'empêche le transfert d'informations génétiques entre une entreprise hors milieu médical et une entreprise de télémédecine.

En conclusion la pédégère se défend d'avoir une entreprise diabolique(sic) "we're not evil" qui favoriserait comme dans Gattaca l'exploitation de l'ADN des masse pour créer des médicaments personnalisés pour les super riches. Rappelons que l'accroche "don't be evil" était la devise de Google entre 2000 et 2018.